♥♥♥♥ Manchester. Hiver 1952. Suite au cambriolage de son domicile, le professeur Alan Turing porte plainte au commissariat. D’allure peu conventionnelle, il n’est d’abord pas pris au sérieux par le sergent Ross. Mais sa présence n’échappe pas aux services secrets. Et pour cause, Alan Turing est un homme détenant de nombreux secrets… Il est le génial mathématicien qui a brisé le code allemand Enigma pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela a permis de gagner deux années de guerre, et surtout de sauver des millions de vies humaines… Alan Turing est aussi l’inventeur de l’ordinateur !
La Machine de Turing nous conte avec brio, sensibilité et tendresse le destin d’un génie injustement resté dans l’ombre et broyé moralement par l’Angleterre bien pensante des années 1950, parce qu’il était d’une présentation peu banale, disposant d’une intelligence hors du commun et homosexuel.
Le texte de Benoit Solès est riche d’informations scientifiques (très abordables) et d’éléments autobiographiques, sans jamais manquer d’une bonne dose d’humour et d’une jolie pointe de fantaisie.
La mise en scène de Tristan Petitgirard est sobre et efficace, dans un décor sur fond d’écran vidéo habilement maîtrisé.
Pour le jeu d’acteur, Benoit Solès est Alan Turing d’un bout à l’autre du spectacle. Il rayonne, voire excelle dans le rôle de ce visionnaire inadapté à la vie ordinaire. Quant à Amaury de Crayencour, il endosse plusieurs rôles bien différents avec une aisance naturelle et un talent rare.
Le tout donne un spectacle unique à ne manquer sous aucun prétexte. Que l’on aime ou pas les sciences et les ordinateurs, on y applaudira à tout rompre devant tant de savoir-faire qui rend hommage à ce génie au destin brisé. ♦
Le regard d’Isabelle à Avignon
LA MACHINE DE TURING
Théâtre Palais-Royal
Jusqu’au 23 décembre 2023
Durée : 1 h 20
Crédits photo : Fabienne Rappeneau


