
♥♥ Joséphine Baker, le musical nous fait redécouvrir la vie romanesque de cette artiste aux talents de danseuse et de chanteuse hors du commun. Née dans le ghetto noir du Missouri, elle sera l’icône du tout-Paris des années folles, elle s’engagera contre le nazisme et la ségrégation raciale en rejoignant Martin Luther King Jr, elle adoptera 12 enfants de toutes origines pour créer sa tribu arc-en-ciel… et rentrera au Panthéon. Tel est le destin d’une des femmes les plus inspirantes du XXe siècle.
Sur la scène de Bobino, là même où Joséphine Baker avait fait son retour légendaire il y a plus de cinquante ans, dix artistes talentueux et performants aux voix sublimes (coup de chapeau à Nevedya, plus vraie que nature dans le rôle-titre) et aux danses endiablées, des costumes d’époques flamboyants… mais le déroulé de l’intrigue souffre de longueurs, les scènes se suivent sans mise en perspective dans l’époque traversée, les dialogues sont souvent insignifiants, n’apportant rien à l’intrigue, les paroles des chansons originales sont naïves.
Comme dans toute comédie musicale, on s’attend à la présence d’un orchestre live, on doit se contenter d’un seul (mais excellent) pianiste et d’une bande-son ; on s’attend à une débauche de décors, on a droit en fond de scène à des dessins originaux de Jean-Pierre Hadida, dont on suit l’historique du trait sous la lumière de Jacques Rouveyrollis. Cela donne la déplaisante impression d’un spectacle produit avec un budget très limité ! La grande Joséphine Baker méritait un peu plus d’éclat et de splendeur. Nous regrettons d’être restés en marge de ce musical comme d’autres spectateurs avec lesquels nous avons échangés sur le quai du métro.
Le regard d’Isabelle
Bobino
14-20 rue de la Gaité 75014 Paris
Jusqu’au 7 décembre 2022 les mercredis à 21 heures.




Crédits photo : Julien Vachon