♥♥♥ Un père débarque chez sa fille. Ils ne se sont pas vus depuis la mort de la mère voilà plus de dix ans. Elle l’accueille froidement, refuse de lui offrir à dîner. Ils se mettent à boire. Ils boiront ainsi jusqu’au matin. Les heures s’égrènent. Les bouteilles vides s’amoncellent. De temps en temps, Ric, l’ami de la fille, se joint à eux puis repart, les laissant de nouveau seuls. Le père dira, entre autres, à la fille qu’il est gravement malade et lui demandera de l’aider à mourir…

Le plateau se présente comme un ring. Un père et une fille vont s’y affronter lors d’un long combat qui durera toute une nuit. Ils ont des comptes à régler, des nombreux non-dits et des souffrances cachées. Chaque scène est comme un round, elle se clôt par des répliques qui assomment comme un uppercut en plein ventre. La douleur est là mais les mots tomberont encore et encore. Il faut que soit dégommé le despotisme paternel avant le petit matin. Heureusement, les échanges ponctuels du père avec le petit ami apportent un peu d’humanité dans ce combat familial.

Les acteurs – Carole Thibaut, en alternance Valérie Schwarcz, Olivier Perrier (le père) et Jacques Descorde  – sont tous excellents. Le texte de Carole Thibaut est fort mais présente quelques longueurs. Des pauses dans la rudesse des échanges auraient été bienvenues car le tout reste assez éprouvant pour les spectateurs. Ils encaissent autant de coups (virtuellement, bien évidemment) que les protagonistes. Nul ne restera indifférent devant tant de détresses affectives.

Le regard d’Isabelle

FAUT-IL LAISSER LES VIEUX PERES MANGER SEULS AUX COMPTOIRS DES BARS ?

Théâtre des Halles

Conservatoire du Grand Avignon / Théâtre des Halles

1 – 3 rue du Général Leclerc – 84000 Avignon