♥♥♥♥ À travers un duo qui incarne tour à tour deux amis, deux amants (de sexe opposé ou du même sexe), deux associés, un patient et son médecin… Vincent Cordier (à la fois auteur et comédien) épingle les mille et une mesquineries, tromperies et autres petites hypocrisies qui rongent insidieusement les relations humaines et qui finissent par déboucher sur de grands drames. Pour autant, si l’on pleure, c’est plutôt de rire, car le propos est délivré (heureusement) avec un grand sens du burlesque.
S’ensuivent des dialogues complètement loufoques mais parfaitement ciselés, qui ne sont pas sans évoquer l’univers du grand Raymond. Mis en scène par Stéphane Duclot, les sketches s’enchaînent avec une belle fluidité et se terminent toujours par une chute… pour le moins surprenante.
Chacun (et chacune) pourra se reconnaître un peu dans les personnages : celui qui-dit-qu’il-va-voir-sa-mère-dans-sa-maison-de-retraite-mais-qui-n’y-va-pas, celui qui se dévoue pour faire l’amour avec une femme alors qu’il est homo, parce qu’il est « trop gentil », celui qui couche avec l’amie de son ami à défaut de coucher avec sa femme… autant de situations plus courantes qu’on ne le croit, traitées avec un humour mordant et des répliques qui font mouche.
Voilà donc un spectacle vivifiant, joué par deux excellents comédiens (Vincent Cordier et Fabrice Pannetier), qui partagent une évidente complicité. Ils s’en donnent à cœur joie dans les rôles de Victor et Hugo, en nous rappelant nos petites et grandes faiblesses avec un humour très pince-sans-rire.
Dans cette époque de morosité, ça fait un bien fou de pouvoir rire à gorge déployée. Attention toutefois à ne vous étouffer avec votre masque, ça ferait mauvais genre !
Le billet de Véronique
Théâtre du Marais, 37 rue Volta, 75003 Paris (Métro Arts et Métiers, Temple)
Les lundis à 20 h
Durée : 1h10
Crédits photo : Franck Harscouët